Amigo
Fidèle compagnon de vie, tu meurs de
vieillesse,
Tu sens ta fin prochaine. Avant que la
nuit cesse,
A même la terre battue, ta couche, faite
de chiffons
Tu laisses, pour aller à deux pas, sous
le tilleul.
Ton lieu préféré devenu, pour être seul,
Finir ta vie sans bruit dans un sommeil
profond.
Mais depuis quelques temps, ici avec
tristesse,
Dans tes yeux se lit ton inquiétude, ta
détresse.
Loin de ton emplacement nocturne, sous le
chariot,
Tu guettes mon retour, caché par le
feuillage.
Pas si loin le temps où tous les deux au
même âge,
Nourris du même lait, toi cher labrador
chiot,
Moi instable sur mes pieds, perdant mon
équilibre,
Tu léchais mes joues, toutes ruisselantes
de pleurs.
Ô nos courses, côte à côte, tu
virevoltais libre !
Mama appréciait ta présence mon
protecteur.
Cette nuit tu me
quittes, ta fosse avons creusée,
Avec Carminata. Elle aussi a l’âme
brisée.
Carminita t’aimait, elle partage ma
peine,
Mal retenues par ses doigts terreux,
quelques larmes
En coulures marron sur son visage
s’imprègnent.
Castagnettes dans sa poche, ce soir elle
dansera
Tête haute, buste cambré, un flamenco.
Moi, Luis, je ne pleure pas. Adieu Amigo
Ma «Religius Flamenca » pour toi, seul, sera !
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